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Espace du monde
10 mai 2021

colonie spatiale

Cela fait 49 ans que l’Homme a posé le pied sur la Lune pour la première fois, mais depuis les incursions humaines dans l’espace sont restées anecdotiques. On imaginait dans les années 1970 des colonies spatiales habitées dès 1990, mais l’engouement est tombé à plat. Pourtant à notre époque, l’humanité devient si puissante que ses actions ont une incidence sur l’écosystème qui l’entoure. La seule solution dont on puisse démontrer avec une absolue certitude qu’elle sera efficace pour réduire cet impact consiste pour notre espèce à quitter la Terre.

Si l’humanité n’est plus là, son "empreinte" écologique devient nulle par définition. C’est pourquoi le seul programme véritablement sérieux de "développement durable" consisterait en fait à promouvoir la colonisation de l’espace. L’idée n’est pas neuve. Gerard K. O’Neill en faisait déjà la démonstration dans "The High Frontier" dès 1976. Il a tenté d’expliquer qu’une installation dans l’espace s’avère réaliste, même avec la technologie de l’époque. Il considérait d’ailleurs plus rentable et efficace de construire un habitat spatial que de coloniser Mars ou la Lune.

Ledit habitat permet un contrôle incomparable sur notre environnement quotidien. Nous pourrions maîtriser la météo et même la pesanteur à la perfection. Au final, à quoi pourrait bien servir de s’installer sur la surface de Mars, si nous pouvons construire une colonie et l’envoyer sur son orbite pour une fraction du coût ?

Quantité de projets ont été envisagés : la Sphère de Bernal, le Tores de Stanford, le Cylindre O’Neill et probablement plus sont concevables. Il y a bien évidemment eu des voix qui se sont élevées pour crier à l’impossibilité d’un tel projet, au même titre que certains ont expliqué que l’avion est une fantaisie, qu’on ne marchera jamais sur la Lune, etc. Le seul fait que la Station Spatiale Internationale fonctionne au quotidien prouve déjà que construire un habitat dans l’espLe court terme face au long terme

Les environnementalistes pessimistes envisagent le monde sous l’angle du passé. Leurs solutions impliquent que notre espèce va devoir "se contraindre à accepter un niveau de vie moins élevé". Une réclamation contraire à la façon dont fonctionne un être vivant. Si un organisme biologique peut utiliser toutes les ressources disponibles, il va le faire. C’est d’ailleurs un principe aisément démontrable : plantez un arbre et revenez mille ans plus tard, vous trouverez une immense forêt.

Les solutions des optimistes sont sectaires, au sens qu’elles ignorent tout ce qui existe au-delà de l’atmosphère. L’humanité ne peut survivre qu’ici et en conséquence, toutes les solutions s’y trouvent. On envisage le solaire, mais sur Terre. On impose la voiture électrique parce que l’humanité vivra toujours de la même façon, sur Terre. Au final, les budgets combinés de tous ces programmes "durables" que sont solaires, éoliens, voitures électriques, maisons propres, etc. rejoignent largement le coût qu’aurait l’installation de notre espèce dans l’espace. La différence, c’est que ce programme-ci a le mérite de vraiment résoudre le problème et non pas de simplement proposer des premiers soins.

La question de l’énergie

L’usage de l’énergie solaire est encore rare. L’atmosphère filtre ou reflète la majorité du rayonnement et presque rien ne reste quand celui-ci touche un panneau photovoltaïque. Une chance pour un organisme vivant. Un problème pour une société technologique. L’ironie veut donc que nous disposions d’un réacteur nucléaire à fusion d’une puissance immense et que nous soyons incapables de l’utiliser. Dans l’espace, le problème ne se pose pas. Dès lors qu’on quitte la Terre, l’énergie passe de "difficile d’accès" à "abondante sans effort". C’est la raison pour laquelle les promoteurs de la colonisation envisageaient de financer son développement en construisant des centrales solaires en orbite. L’énergie collectée peut être envoyée sur la surface d’une planète par un faisceau micro-onde.

Cette solution n’est pas rentable si on l’envisage sous un angle purement terrestre. Le seul coût de lancement des stations compense largement les gains. Par contre, si on voit la chose depuis l’angle d’une colonie spatiale permanente, construire une centrale solaire dans l’espace n’est pas spécifiquement plus difficile que n’importe quelle autre structure. Si chacune de ces installations peut produire l’équivalent d’un réacteur nucléaire, indifféremment de la météo ou du cycle jour-nuit, le problème de l’énergie serait résolu pour de bon. Cette solution "miracle" est pourtant écartée. La faute à deux réalités simples :

A. Puisqu’il s’agit d’une solution nouvelle, les méthodes de sa mise en place nécessitent de résoudre des problèmes inédits, ce qui occasionnera des retards.

B. Puisqu’elle dépend d’une industrie qui n’existe pas encore, sa mise en pratique implique des surcoûts imprévisibles.

Cette démonstration s’applique indifféremment à tout autre projet lié à l’espace. Par exemple, le programme Galileo serait largement moins onéreux si les satellites avaient été construits et assemblés en orbite. Il est plus aisément admissible pour les décideurs d’une époque de faire ce qui est déjà acquis plutôt que d’essayer une méthode nouvelle qui implique un risque.Grâce à la réalité virtuelle, les architectes ouvrent la voie des projets  martiens.

L’avenir des populations

Au final, l’humanité utilise très peu de surface pour vivre et cultiver, mais son développement a un impact de plus en plus significatif. Imaginons un instant que nous disposions d’immenses habitats orbitaux. Nous y contrôlons tout, même la gravité. Dans ces conditions, les limitations de surface et les contraintes environnementales n’ont plus de sens. Nous pourrions construire indéfiniment.

Si l’industrie spatiale se développe, il viendra inévitablement un moment où bâtir un habitat ne sera pas plus difficile qu’un simple immeuble. Sauf que les proportions étant différentes dans le vide spatial, cet "immeuble" pourrait loger des millions de gens qui disposeront tous d’un logement ayant la taille d’une villa. La vie sur Terre deviendra rapidement plus chère, plus hasardeuse et moins intéressante que celle de l’espace. C’est ça qui occasionnera l’exode massif de l’humanité. Jusqu’au jour où la quasi-totalité de notre espèce vivra dans le vide et que la Terre sera devenue une immense réserve naturelle.

Nos industries ayant été déplacées dans un environnement où le concept de "pollution" n’a plus de sens, les problèmes environnementaux que nous avons causés vont se résorber peu à peu. Notre planète sera libre du poids qu’est l’humanité et celle-ci connaîtra une prospérité sans équivalent dans son Histoire. Une vraie solution de développement durable, qui est à la fois économiquement satisfaisante, écologiquement admissible et humaniste.

Le problème des matériaux

La Terre est notre unique source de matières premières, mais si la planète est grande à notre échelle, elle est finalement petite quand on la compare au reste du système solaire. L’exploitation de certains métaux nécessite des recherches minutieuses et la construction de mines dont l’impact écologique est préoccupant. Les dégâts causés par l’industrie minière sont malheureusement nécessaires, mais peuvent être évités. En effet, les ressources ne manquent pas dans l’espace et sont même largement plus abondantes dans le ciel que sur Terre.

Avec l’exploitation des astéroïdes, nos réserves passeraient de quelques siècles à quelques millions d’années. Il est même probable que le premier pays à disposer d’une industrie minière spatiale opérationnelle aurait entre les mains l’équivalent moderne d’une Compagnie des Indes. Les matériaux récupérés seront plus que suffisants pour envisager la construction d’infrastructures immenses à bas coût.

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